Mes premiers pas vers la photographie
A Châtillon-sur-Indre dans le département de l'Indre, j'effectue mes premiers pas vers la photographie, à l'aide d'un Pocket 110.
Toits des maisons de Chatillon-sur-Indre.
Vue depuis le sommet de la tour du château fort d'Henri II Plantagenêt.
Au sommet du donjon, construit entre 1130 et 1170.
Il est le plus ancien donjon cylindrique voûté en France.
Carte postale ancienne de Châtillon-sur-Indre
GRACAY ( Cher ) Le Moulin-Bondon, la vallée du Fouzon
Graçay : 1952.
Cher tous.
Je vous écris du Berry ou nous passons un agréable séjour en compagnie de nos amis de Graçay au moulin Bondon.
Nous en profitons pour découvrir cette charmante petite vallée où coule la rivière le Fouzon qui fait la joie de quelques pêcheurs des environs.
Louis est venu du Morvan nous rejoindre avec sa moto. Cela ne fait plus aucun doute, il a des vues sur Jeannine.
La nouvelle Citroën Traction de René a eu beaucoup de succès auprès de nos amis. René en est très fier, il le peut, après avoir passé presque une dizaine de fois son permis de conduire.
Carte Michelin n°64, datant de 1940.
GRACAY, carte Michelin n° 64 de 1940.
René nous a emmenés ensuite faire quelques courses au bourg, le village de Graçay que nous avons eu plaisir à visiter.
Flâneries dans les rues de Graçay, c'est une jolie petite ville du département du cher, avec une bien belle église : Notre-Dame de Graçay.
De style néogothique, elle date du siècle dernier.
Une autre église plus à l'Ouest, se trouve sur la commune de Saint-Outrille, la Collégiale Saint-Ausrégésile datant des XII et XVème siècle.
Elle est à la fois de style Roman et Gothique, au clocher curieusement tordu.
Nous avons effectué quelques pas autour de Graçay dont il reste les vestiges d'un mur d'enceinte datant très certainement du moyen âge.
Il y avait une gare à Graçay pour se rendre à VIERZON ou à ISSOUDUN, mais le chemin de fer ne circule plus depuis une quinzaine d'années.
Je crois même qu'il n'y a plus les rails, m'a dit Roger qui se souvient avoir entendu pendant des années le Pimpon des locomotives.
Notre visite de Graçay terminée, nous avons ensuite regagné le Moulin Bondon.
Graçay ( Cher ) Le Moulin Bondon dans la vallée du Fouzon.
1952, le moulin Bondon.
COSTUMES DU BERRY.
GRACAY ( Cher ) Moulin Bondon
j'ai découvert le Berry grâce à mes grands-parents.
En 1940, à l'approche de l'envahisseur allemand, mes grands-parents et ma mère alors adolescente ont pris, comme beaucoup de Parisiens, le chemin de l'exode.
Ils ont été hébergés près de Graçay dans le département du Cher ; un moulin au bord de la rivière "Le Fouzon" dont les propriètaires recevaient des réfugiés en exode.
Mes grands-parents se sont liés d'amitié avec cette famille qui leur a offert leur toit.
Après la guerre, ils sont restés en contact et sont devenus amis.
Juin 1940 : L'exode
J'avais 12 ans, je n'ai pas oublié ( Par Jeannine Simonnet née Febvre ).
Avant de relater mes souvenirs de l'Exode, que j'ai vécu comme une multitude de Français, il faut rappeler que comme tout le monde, j'ai été traumatisée dans ma prime jeunesse par les bruits alarmants d'un risque de guerre entre la France et l'Allemagne, en pleine période de vacances scolaires que je passais comme tous les ans dans la maison de ma grand mère à Anost au hameau du Mont dans le Morvan, berceau de ma famille.
Je retrouvais chaque année mes oncles, mes tantes, mes cousins et cousines, dans l'euphorie des vacances, des balades à vélo, des repas de familles, la messe du dimanche dans l'église d'Anost où j'avais été baptisée.
C'était un petit paradis où tous ce petit monde vivait heureux.
Et puis, en septembre 1939, la lecture des journaux a alerté nos parents : Une guerre menaçait, qui allait bouleverser notre vie et dont nous ne comprenions pas l'utilité.
Dans un premier temps, mes parents ont décidés de me rapatrier à leur domicile parisien avant la fin des vacances scolaires, puis ils se sont mis à la recherche d'un asile sûr, en province, pour ma petite soeur de 2 ans, ma grand-mère maternelle et moi même, craignant que leur appartement à Paris ne nous assurait pas la sécurité.
Nos parents ont loué un petit appartement à Olivet, banlieue calme d'Orléans, où j'ai pu poursuivre mes études dans une école proche.
Et puis les choses se sont vraiment gâtées. Les Allemands ont envahi la Belgique et ont pénétré sur le sol français. Leur avance sur Paris était rapide. Affolés, mes parents, comme beaucoup de parisiens, sans parler des populations du Nord de la France, n'avaient qu'une seul idée en tête, fuir l'envahisseur qui avançait toujours plus chaque jour, et semait la terreur sur son passage.
Mon père, chef d'atelier dans une entreprise de gravure, était très bien considèré par son employeur, lequel n'avait pas d'enfant. Il a donc proposé à mes parents, car il possédait une voiture, de les emmener jusqu'à Olivet pour nous rejoindre et se mettre à l'abri dans ce petit logement en attendant la suite des événements.
Naturellement, compte tenu des circonstances, le patron de mon père, ma mère et mon père ont mis douze heures pour effectuer les 100 kilomêtres qui séparaient Paris d'Orléans. Les routes étaient encombrées par les réfugiés qui fuyaient devant l'envahisseur Allemand.
Nous avons campé dans notre petit logement d'Olivet où nous pensions être en sécurité. C'est alors que, dans la nuit, l'aviation Italienne a bombardé la région d'Orléans.
( ndlr : information non vérifiée et apparement improbable qu'il s'agisse de l'aviation italienne ).
Au petit matin, mes parents et le patron de mon père ont donc décidé qu'il fallait fuir plus loin au Sud.
Nous sommes repartis sur la route Nationale 20, encombrée par des dizaines de milliers de civils, hommes, femmes et enfants qui à pied, qui à vélo, qui en voiture, fuyaient l'avance de l'armée Allemande et tentaient de trouver refuge.
Nous avons quitté la route Nationale 20 en direction d'une petite ville du Cher, Graçay. Des âmes charitables comprenant notre désarroi, nous ont renseignés sur une famille du pays qui hébergeait déjà des réfugiés.
Suivant leurs indications, nous avons suivi une petite route menant à un ancien moulin au bord de la rivière le Fouzon, dit le "Moulin Bondon".
Plusieurs bâtiments entouraient le Moulin Bondon où déjà plusieurs réfugiés avaient été accueuillis. Des bâtiments très anciens, sans eau ni électricité, mais avec une bonne cheminée, ainsi qu'une source et un lavoir qui ont été mis à notre disposition, ainsi que des bottes de paille, qui ont été remplacées par des matelas, de paille aussi, mais plus confortables.
Grâce à l'hospitalité désintéressée de ces généreux cultivateurs, nous avons passé une agréable quinzaine de jours en attendant la fin des hostilités.
Puis nous avons regagné Paris à la fin des combats entre l'armée française et les forces allemandes.
Nous avons gardé contact avec cette famille du Berry qui nous a aidés dans la tourmente et sommes devenus des amis. Nous avons, après la fin de la guerre en 1945, continué à nous fréquenter.
Famille GIRAUDON. Le Moulin Bondon à GRACAY ( Cher ).